TORX Trail Running Races 6-15 Septembre 2024

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La veille du départ

« L’esprit Tor
C’est s’envoler toujours plus haut »

Vendredi 2 septembre – Une semaine avant le départ du Tor des Géants. Je réalise ma propre introspection. Je me rends compte que les réflexions qui tourmentent l’esprit sont également remplies d’incertitude. Elles constituent les vers qui nous agitent avant d’affronter de grands défis montagneux. Ce phénomène est tout à fait compréhensible. Elles renvoient à la dimension humaine, cette petite-grande force qui se retrouve face à l’immensité de la nature.

Le Tor est un challenge particulier. Les mollets doivent être entrainés. Des kilomètres de sentiers, des dénivellements, des difficultés et des bienfaits compensant la souffrance endurée.

Pour moi, elle est trop longue et trop difficile pour être une compétition. Il s’agit plutôt d’une incroyable chevauchée au cœur de la magie des sommets et des vallées valdôtaines pour essayer d’atteindre de nouveaux défis sportifs. Moins compétitifs, plus introspectifs. Au beau milieu de la nature. Au cœur de montagnes raides et magiques. Isolement. C’est également être seul face à ses peurs les plus sombres : l’obscurité nocturne, réflexions courtes, la petite lumière d’une façade, le temps qui change, le froid, la faim, l’énergie qui vous abandonne… ressemble à l’ascension en solitaire d’une grande paroi…

Je repense au matin du départ et au 1er jour.
Détendu, du moins j’essaie. Je prends des photos, réalise des films avec mon caméscope. J’interviewe quelques personnalités telle que Haston Stevie, rescapé de la première édition de 2010 ayant reçu les honneurs. Je lui demande de me résumer en un mot le Tor des géants. Sa réponse ? “pain”, douleur. Je ressasse ce mot : douleur... chemin menant à la spiritualité.

Les visages contractés, les rides autour des yeux marquent l’anxiété ressentie. Tous des petits hommes, tous des grands courageux, avec peut-être un peu d’inconscience, mais c’est le courage qui est le plus présent. Qu’est-ce que je fais en général avant chaque départ ? Je plaisante, c’est un moyen comme un autre d’éliminer ses peurs. J’y crois et je me lance.

Un unique cortège serpentueux d’athlètes parcourt les rues de Courmayeur. Nous sommes suivis des deux côtés de la route par une foule aux yeux écarquillés, des cris de fête, des enfants émerveillés par le spectacle, des anciens qui semblent assister, avec beaucoup de respect, au passage de leurs « héros ». Oui, des héros, comme autrefois, à l’époque des expéditions montagneuses. Ces héros beaux, courageux, purs. Qui sait ce que nous sommes ? Peut-être pas des héros, mais nous faisons de notre mieux… Si par héros, on entend également explorateur, celui qui part à l’inconnu, alors nous sommes peut-être des héros...l’inconnu étant tellement présent ici.

 

 

Federico Acquarone sur Montagnard, 2011 / extrait

Updated: Thu, 12/07/2012 - 10:51